Après mon voyage avec Quentin et Mariette au Vietnam, nous avions décidé de repartir ensemble, mais cette fois, en Iran ! rendez-vous pris un an après. Deux longs jours de voyage après, on arrive enfin à Téhéran où nous sommes attendus par Maryam, notre amie Iranienne. On vient à peine de poser le pied sur le sol iranien que déjà nous nous retrouvons avec deux numéros de téléphone et moults conseils. Quelques heures de sommeil et un très copieux petit déjeuner, nous voila d’attaque pour notre première journée à Téhéran. Notre amie Maryam nous a organisé tout un programme pour ces 4 jours. Nous partons pour le musée du Sha. Sur le chemin nous passons par le Tarjih Bazar et la mosquée Iman Zadeh-Saléh. Malheureusement nous arrivons trop tard pour le musée, ce n’est pas grave nous allons finir l’après midi au Nature Bridge (Tabiat Brigh).
Cette première journée se termine sur un repas des plus délicieux préparé par la maman de Maryam. Nous avons droit à un des meilleurs plat Iranien, le Ghormeh Sabzi, un vrai régal pour les papilles !
Notre deuxième jour commence par un copieux petit déjeuner (miel, pain, fromage, concombre, etc.). Puis direction le palais du Golestan, demeure des Qâdjâr. Il y règne une atmosphère calme et reposante. Très peu de touriste ici, on a le temps de se promener et de prendre des photos. Je suis sous le charme de cet endroit. On pourrait passer des jours et des jours à contempler les mosaïques.
Une fois la visite musée et son écrin de verdure nous retrouvons la rue et son brouha permanent.
Pour finir la journée, notre amie Maryam nous dirige vers le café Naderi, un vieux café très couru de la capitale Iranienne. On a l’impression d’être dans un café Parisien, l'ambience est vraiment sympa.
Encore une grosse journée pour nous, visite du grand bazar de Téhéran au programme. Ici rien à voir avec les bazars des pays du Maghreb ou à Istanbul, on peut visiter tranquillement, sans être interpellé pour acheter tout et n’importe quoi. C’est vraiment agréable.
Après un bon Kabab dans un des restaurants du grand bazar, nous continuons notre périple direction un bâtiment vu sur le plan touristique de la ville.
Finalement ce lieu n’est rien d’autre que la plus grande école coranique de Téhéran qui forme l’élite politique Iranienne. Mais l’accès nous est interdit, car nous ne sommes pas musulmans, mais c’est sans compter sur le pouvoir de persuasion de Maryam. Après 10 minutes de négociations, j’ai l’autorisation de faire deux photos dans la cour de l’école. L’ensemble est juste magnifique, j’aurai vraiment voulu pouvoir passer plus de temps à l’intérieur.
En prenant le chemin du retour, nous passons devant un certain nombre d’immeubles décorés de graffitis dont un énorme de Rohmeni. Point marrant de ce graffiti il se trouve devant la seule église de Téhéran.
Nous arrivons très tôt à Shiraz après plus de 14 heures de train. Le soleil se lève doucement sur la citadelle. La lumière est belle nous profitons pour faire de belles photos avant l’arrivée des touristes. La journée continue avec la visite du bazar, les commerçants commencent juste à ouvrir leurs échoppes. Comme à Téhéran l’ambiance est agréable, ici on nous interpelle juste pour prendre des selfies avec eux.
Avant de partir pour Ghalat où se trouve notre couchsurfeur, nous allons visiter le Shâh-e Cherâgh. C’est un ensemble architectural composé d’un mausolée et d’une mosquée. Le mausolée contient les tombes Ahmad et Muhammad, les frères de Mūsā al-Kādhim, fils d’Alī. Il y fait chaud et impossible pour nous de rentrer dans le mausolée et la mosqué car l’entrée est réservée aux musulmans. De plus, nous sommes en pleine fête d’Ali donc le monument est rempli de famille venue se recueillir.
40 km seulement sépare Shiraz à Ghalat, mais il nous faudra 1H30 pour arriver là-bas. Avant de partir j’avais fait des recherches à propos de ce village et premier résultat
Ghalat le petit Amsterdam
Ce petit village perché dans la montagne est totalement improbable, des bars avec de la musique techno, de la weed, des jeunes filles non voilées. Suis-je bien en Iran ? Nous passons la nuit dans le café tenu par notre couchsurfeur et sa mère. Le matin nous partons pour une randonnée dans la montagne. Après 2 heures de “randonnée” (escalade à flanc de falaise), nous arrivons à une magnifique cascade.
D’ici la vue est incroyable, on voit le petit village de Ghalat, et on imagine au loin Shiraz. Nos efforts ont été récompensés !Durant la randonnée, Floris le belge qui nous accompagne décide de continuer à monter. Mais quelques minutes plus tard on entend un bruit puis un HELP ! Nous récupérons notre ami belge, et avec l’aide d’un Iranien nous descendons vers le Village. Durant le chemin du retour nous avons droit à des chants et à un bon thé préparé par l’iranien qui a porté secours à Floris. Décidément ce pays me surprend tous les jours, les gens sont plus que généreux. Ce type n’a pas hésité une seconde à nous aider.
Depuis Shiraz nous prenons un bus de nuit pour Isfahan. Juste l’évocation de ce nom Isfahan me fait penser à la route de la soie, aux jardins, et à la place Naqsh-e Jahan. Et je ne suis pas déçu. La ville est comme dans mon imagination, la place de l’Imām est juste grandiose. Encore une fois, il fait bon se promener dans les ruelles, nous rencontrons les habitants. Même si les échanges sont courts, quelques minutes le temps de prendre un selfie, ceci est fort agréable et c’est devenu si rare dans notre monde du tourisme de masse.
Il fait chaud, très chaud surtout pour les filles qui doivent porter le voile, nous cherchons donc de la fraîcheur dans un des nombreux parcs de la ville. Après une petite sieste bien méritée, il ne me faudra pas plus de 10 pas pour être invité à boire le thé avec une famille iranienne.
Le soir, direction notre hôte, qui vit en périphérie de Shiraz. Nous partageons énormément au sujet de l’Iran et du gouvernement. La discussion est forte intéressante et totalement interdite, nous sommes déçus de ne pas pouvoir rester une nuit de plus chez eux (petite erreur de planning de ma part). Pour continuer dans l’interdit, nous trinquons tous ensemble avec de l’alcool maison à base de menthe.
Le programme de cette deuxième journée est chargé, nous voulons voir le pont Pol-e Si-o-Seh, la mosquée du vendredi (Masjed-e Jameh), avant de prendre la route pour Yazd. Nous avons de la chance il y a encore de l’eau qui coule sous le pont, car ce n’est pas souvent le cas. Ici nombreux sont les Iraniens qui passent du temps dans les petites arcades du pont. Ils se prennent au jeu des photos, j’en profite pour faire quelques portraits.
Nous nous dirigeons vers la mosquée de Masjed-e Sheikh Lotfollah, qui se trouve sur la grande place d’Isfahan. Comme toujours c’est un régal pour les yeux, les mosaiques sont un appel à la contemplation.
Pour moi il sera impossible de faire des photos de la mosquée du vendredi (Jameh), car la batterie de mon appareil photo est à plat. Je ne me sens pas conquit par ce lieu, oui c’est magnifique, mais cela ressemble plus à un musée qu’à une mosquée. Seulement des touristes étrangers, pas de beaux tapis, pas de vie, il manque les familles iraniennes.
Depuis Ispahan, nous prenons la route avec un chauffeur pour passer une nuit dans le désert. Nous sommes tous enchantés par cette idée de poser nos tentes au milieu des dunes de sable. Deux heures de voiture sépare Isfahan au désert de Dasht-e Kavir, c’est long et ennuyant rien à l’horizon. Mais une fois arrivés quel émerveillement, on a l’impression d’être dans un conte des milles et une nuits. Le vent souffle sur les dunes de sable, j’ai l’impression d’être un caravanier de retour de chine. C’est juste magique, même si nous avons cassé notre tente en la montant.
La nuit tombe, nous passons la soirée autour du feu à manger des Kebabs concoctés par notre chauffeur. Je pense que c’était l’un des meilleurs Kebab de poulet que j’ai mangé durant mon voyage, un vrai régal ! Cooking Master notre chauffeur !
Je me réveille tôt, j’en profite pour faire quelques photos de notre campement, cette vue et cette sensation d’être seul, ici pas un bruit et des dunes à perte de vue. Je ne regrette pas d’avoir fait cette escale dans le désert, c’est un rêve d’enfant qui se réalise.
Sur le chemin pour Yazd, notre chauffeur nous propose de visiter deux lieux. Le premier Chak Chak n’a pas vraiment d’intérêt. Mais le deuxième est tout simplement magnifique, il s’agit de la ville Kharanagh. Ce village est abandonné depuis de nombreuses années, on peut le visiter tranquillement, monter sur les toits, essayer de trouver des petits coins secrets. Je me sens comme un enfant qui cherche un trésor. Malheureusement nous n’avons pas beaucoup de temps sur place. J’aurais aimé ne pas avoir fait Chak Chak pour avoir plus de temps ici.
Une fois la visite terminée nous nous rendons à Yazd. A peine arrivés, nous tombons sous le charme de cette ville. Même si on sent que l’ambiance n’est pas la même, que le tourisme est bien plus présent que dans les autres villes, le charme opère. Il est très agréable de déambuler dans les rues de la vieille ville, le soleil chauffe tel du feu mais grâce au Bodgir (système de ventilation), l’air est très agréable dans le bazar et les ruelles.
Ici l’artisanat est bien présent, plein de petits ateliers sont à visiter et de belles boutiques qui vendent des produits faits mains. Si vous avez des cadeaux à faire, c’est ici qu’il faut les faire.
Je pourrais passer des heures et des heures à me balader et à prendre des photos dans cette ville.
Après plus d’une semaine à voir du désert, nous avons envie de nous mettre au vert, pour cela direction Alamut. Cette vallée à 6 heures de Téhéran abrite le château des assassins. Triste déception, il nous faut que 30 min pour atteindre le château depuis le parking, nous qui pensions pouvoir randonner quelques heures. Nous cherchons puis nous trouvons un chemin qui part dans une vallée, après un passage à guet pour ma part afin de récupérer un tronc d’arbre pour faire un pont pour mes amis, nous plantons les tentes au milieu de la montagne. Ce ne fut pas la randonnée du siècle mais nous avons passé un bon moment ensemble.
Après cette nuit sous tente, nous repartons cette fois direction la province de Gilan. Sur le chemin, nous passons par un canyon et Evan Lake.
Encore et encore de la route, qu’est-ce que l’Iran est grand ! L’attraction touristique de la région de Gilan c’est Massouleh un village perché dans la montagne. Arrivés sur place, je ne trouve pas ça super, même déçu d’avoir fait autant de chemin pour ça. Mais au fur et à mesure que le village se dévoile, le charme de ce lieu m’envahit. Il est agréable de se promener dans ce petit village, plein de petites boutiques, c’est un peu comme le mont saint Michel mais iranien. Ici beaucoup de touristes mais essentiellement des iraniens. Nous avons encore le droit au selfie et échange de numéro pour transmettre les photos. Je me retrouve même sur une photo d’un voyage scolaire d’une classe d’étudiants.
Jusqu’au bout l’Iran nous aura surpris, Rasht petite ville étudiante, elle n’a rien à voir avec les autres villes que nous avons visités. L’ambiance semble très très détendue, pas autant que Ghalat mais plus que Téhéran. Cette ville à quelques kilomètres de la mer, nous fait sentir privilégiés. Ici très peu de touristes au point que notre présence crée un rassemblement d’au moins 30 personnes autour de nous, tous voulant faire sa petite photo avec nous. Même le bazar ne ressemble pas aux autres, ici il est à ciel ouvert et plutôt centré sur la nourriture. Ici vendeur de viandes, poissons, légumes, crient pour vendre leurs produits, ceci fait plus penser à un marché qu’à un bazar.
Notre dernière nuit en Iran, fut encore une fois chargée en rencontre et bons moments partagés. Notre hôte est masseur professionnel, j’ai droit à un massage. C’est très énergique, je le sens passer, tout mon dos craque, il me tord dans tous les sens, mais je me sens vraiment relaxé une fois terminée.
Un autre talent caché de notre hôte c’est la musique, on a droit à un petit concert privé de Setâr, sorte de guitare à trois cordes. Quel beau moment ! Je crois que je suis tombé amoureux de l’Iran.
Même si je n’y ai passé que 17 jours, j’ai l’impression d’être là depuis des mois tellement ce voyage est intense. Avant de partir, on m’avait dit que les Iraniens étaient très accueillants, et je peux le confirmer. Nous avons affaire aux champions du monde toute catégorie. Faut juste ne pas avoir peur d’être kidnappé tous les jours pour faire des selfies ou boire le thé. Ma conclusion va être simple
Aller en Iran, vous ne le regretterez pas, ça sera sûrement le plus incroyable voyage de votre vie